A propos de tarification de l’électricité dans les zones rurales

On peut constater que le prix du kWh dans les zones urbaines diffère de ceux pratiqués dans certaines zones rurales.

Eu égard à une accélération de l’électrification dans les zones rurales, un certain partenariat public-privé a institué une participation du secteur privé par le biais de concessions gérées par des entreprises privées. Ces dernières se comportent comme la Senelec et vendent l’électricité à un prix des fois très élevé. Le prétexte serait une rentabilisation de leur investissement, ce à quoi un privé ne saurait déroger.

Cependant les différences de prix sont énormes, des fois plus du double, la Senelec appliquant un tarif de 117 fCFA par kWh, là où des opérateurs se font payer par exemple 240 fCFA par kWh. L’explication serait une rentabilisation obligatoire de l’investissement du promoteur, le tarif élevé provenant d’une faiblesse de consommation par l’abonné, et qu’à un certain volume, le tarif serait équivalent à celui de la Senelec.

Bien entendu, dans les zones où intervient la Senelec, quel que soit le volume de consommation, le tarif n’est pas assujetti à une variabilité si prononcée.

Il convient de noter qu’un service public n’est pas un secteur marchand où l’on cherche à s’octroyer une marge bénéficiaire pour s’enrichir. Comme le veut la Constitution, il appartient, d’une manière égale à la population qui en est l’actionnaire unique et qui achète le service. Cet achat vise tout simplement un remboursement des dépenses effectuées, en vue de la pérennité du système. Toutefois, une marge bénéficiaire ne saurait faire défaut, mais, sans être exagérée, elle devrait plutôt alimenter une réserve pour d’éventuels aléas, et servir à étendre le réseau où l’améliorer. Dans le cas d’une marge appréciable, la rémunération de cet actionnaire unique devrait être tout simplement une ristourne sous forme de baisse du tarif. C’est la raison pour laquelle, un service public est cédé au moindre coût.

C’est ainsi que le fait d’y introduire un privé pour des raisons de difficultés financières, devrait faire l’objet d’une étude minutieuse. En effet, comme tout le monde devrait le savoir, un privé va chercher à fructifier son capital.

Il convient alors tout simplement de discuter avec lui des modalités de remboursement de son capital ainsi que de sa rémunération, eu égard à un délai de retour d’investissement bien défini, sans que cela influe sur le tarif applicable à la population. Autrement dit, ce privé devrait tout simplement se comporter comme une banque qui cherche à fructifier son apport au capital sans être un actionnaire.

Dès lors, la société désignée pour gérer le service public devrait veiller à rembourser le privé pour ses efforts d’investissement et devrait exploiter les ouvrages réalisés comme faisant partie intégrante de son patrimoine, lequel se trouve être celui de l’Etat.

On peut toutefois laisser le privé gérer les ouvrages réalisés et encaisser ses ventes. Mais il devrait le faire pour un certain délai, correspondant au retour de son investissement, ainsi que de ses frais de fonctionnement et de sa rémunération. Après ce délai, il arrête ses activités d’exploitation,  la société désignée par l’Etat devant prendre la relève tout simplement.

Dans le cas de la distribution de l’énergie électrique, les concessionnaires auraient pu tout simplement appliquer le même tarif que celui de la Senelec.  Alors le complément devant correspondre au remboursement complet de leur investissement, frais de fonctionnement et rémunération, pourrait leur être payé suivant des modalités définies à l’avance, sans intégrer le tarif applicable.

De ce fait, après le délai du retour d’investissement, la Senelec, continue l’exploitation normale des ouvrages.

Une autre solution consisterait à laisser la Senelec exploiter les ouvrages réalisés par ces privés qui se feront payer les montants de leur investissement, frais de fonctionnement et rémunération, suivant des modalités définies d’un commun accord.

Ceci permettrait à la population de souffrir moins, et de faire du service de l’électricité un vrai levier de développement pour une bonne marche de l’économie du pays. En effet, pour un vrai développement du PIB (Produit Intérieur Brut), il appartient au monde rural (agriculture, élevage et pêche) d’être en première ligne, et autant que possible, faire usage de l’électricité comme un vrai levier de développement, surtout pour la conservation des produits frais, ainsi que les premières transformations, en vue de maintenir et amplifier les rendements. Si cette base s’amplifie, il peut être normal de s’attendre à une production satisfaisante pouvant servir de matière première pour l’agro industrie et par conséquent, d’un impact positif notable sur le PIB. Et pourquoi pas ?

By admin

Ing. Genie Electrique

2 thoughts on “A propos de tarification de l’électricité dans les zones rurales”
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