Suite à des erreurs de gestion dans certains secteurs ayant un caractère de service public, des bailleurs de fonds puissants comme la Banque Mondiale et le FMI ont fortement suggéré à certains pays d’Afrique comme le Sénégal, de les privatiser.
C’est ainsi que des secteurs d’utilité publique comme la distribution d’énergie électrique et le téléphone, qui ne devraient fondamentalement pas être privatisés, n’ont pas échappé.
Cependant, il pourrait en être autrement pour un secteur comme l’arachide. Ce dernier peut bien avoir un caractère d’utilité publique, eu égard à sa position dans les activités économiques du pays dont il constitue la principale vraie source naturelle de richesse, réelle, intéressant la quasi-totalité de la population. Ceci lui confère la nécessité d’être surveillé, sur les plans production et coût.
Mais il doit être entre des mains privées.
L’on peut constater qu’au temps colonial, ainsi qu’au début des indépendances, le principal secteur dérivé de l’arachide faisait l’objet d’une forte concurrence, d’une part entre des huiliers privés étrangers qui faisaient également d’autres produits comme le savon et les tourteaux, et d’autre part, entre des traitants qui procédaient à l’achat des graines auprès des paysans.
Cette activité donnait une forte valeur ajoutée à l’arachide, et contribuait certainement à la formation du PIB (Produit Intérieur Brut) du pays, en faisant l’objet de beaucoup d’emplois auprès de la population.
C’est suite à la reprise de ce secteur par l’Etat, que tout a été concentré entre les mains de ce dernier, qui en a fait un groupe sous le nom de la SONACOS (Société Nationale des Oléagineux du Sénégal). Ce groupe était composé des différents sites suivants :
- Le site de Bel Air (ancien Lesieur)
- Le site de Petersen
- Le site de Diourbel (SEIB)
- Le site de kaolack (SODEC Lyndiane)
- Le site de Ziguinchor (SEIC Ziguinchor)
Bien entendu, au moment où des secteurs fondamentalement reconnus d’utilité publique sont privatisés, il ne pouvait en être autrement pour cette activité, à priori, pour plus d’efficience. Ceci étant par ailleurs nécessité par la mauvaise gestion, plutôt politique, que risque l’administration étatique en général.
Il convenait alors, tout simplement, de retourner au schéma de départ. Ces différents sites devaient alors être attribués séparément à des privés qui devaient se faire la concurrence comme avant. Et tout aurait du rentrer dans l’ordre.
Mais cette erreur évidente consistant à remplacer l’Etat par un seul privé, en mettant entre les mains de ce dernier un monopole, n’a pas tardé à se faire remarquer.
On ne met jamais un monopole entre les mains d’un privé. Ceci constitue une leçon que tout politicien patriotique doit connaître et respecter.
Il convient donc tout simplement de retourner à la case de départ, comme au temps colonial, en installant la concurrence entre plusieurs privés.
Mieux, il y a lieu de noter, toutefois, que parmi ces privés devraient figurer, en bonne place, les paysans de chaque région, qui devraient se regrouper en coopératives, avec une participation, sous forme d’actions, dans l’administration de ce secteur, dérivé de l’arachide. D’ailleurs, par le biais d’actions, tous les sénégalais devraient pouvoir participer dans le capital.
Enfin le patrimoine doit rester celui l’Etat, pour ne pas tomber entre des mains cupides, avides de gains égoïstes, se focalisant sur une éventuelle revente du foncier ou du matériel.
L’arachide constitue une richesse fondamentale du Sénégal, que les ignorants du secteur ne devraient pas arbitrer. Les produits dérivés de ce dernier sont nombreux et devraient pouvoir faire renaître et relancer l’industrie sénégalaise. Il est peut être bon de savoir que de tels produits ont contribué à bâtir un pays comme les Etats Unis d’Amérique et le soutiennent encore. Pourquoi, ne devrait-il pas alors, en être de même au Sénégal, qui fut à un moment donné le premier producteur mondial d’arachide ?
Pourquoi cela ne devrait-il pas être étendu dans toutes les parties potentielles de l’Afrique ?
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