Appui aux paysans sénégalais pour les équiper d’eau et d’électricité au niveau de leurs champs et leur permettre une activité agricole toute l’année.

P12-11-14_17.24[1] Comme on le sait, le monde paysan sénégalais est confronté à une situation qui fait qu’il ne cultive qu’en période d’hivernage, et pendant 3 ou 4 mois seulement dans l’année. Avec cela, s’il a droit à une vie décente, il est évident qu’en réalité, les revenus qu’il est susceptible d’en tirer le lui permettront difficilement.

Pour apporter un remède à cette situation, nous avons mis au point un projet lui permettant d’être équipé correctement pour pouvoir travailler toute l’année, et obtenir assez de revenus pour une vie suffisamment décente.

Nous l’avons baptisé « Eau et Electricité Pour Tous les Paysans, pour des Activités Agricoles Toute l’Année » (EETP-AATA).

Il s’agit tout simplement de faire en sorte que chaque paysan, puisse disposer au niveau de son champ, d’un mini forage, d’une alimentation électrique par panneaux solaires avec une puissance suffisante, ainsi que d’un réseau d’irrigation, pour pouvoir cultiver toute l’année. Il pourrait transformer ainsi son champ en ferme et même y habiter.

Ceci constitue le but de ce projet qui va être suivi par AIL.

Pour ce faire, AIL accompagne le paysan intéressé par une structure qui va s’équiper d’un camion de forage, ainsi que de quatre tracteurs dans un premier temps.

AIL fait ensuite l’ingénierie nécessaire pour équiper ce paysan d’un forage, d’une alimentation électrique assez puissante par panneaux solaires, ainsi que d’un réseau d’irrigation.

La particularité du projet va consister en la poursuite de cet accompagnement avec un agronome expérimenté, pendant 4 ans environ, jusqu’au remboursement complet du prêt.

Le projet n’est pas entre les seules mains du paysan qui est encadré et formé tout au long du processus, pour maîtriser l’exploitation sur les plans technique et financier, jusqu’à ce que le prêt soit remboursé.

A la fin des quatre ans, le prêt est en principe remboursé, et le paysan peut continuer à travailler tout seul et devenir le propriétaire des équipements que sont :

  • l’alimentation électrique par panneaux solaires qui seront posés sur une surface de 20 ou 30 mètres carrés pouvant abriter 3 ou 4 pièces pour servir de local technique, de magasin, ainsi que de local de repos ou d’habitation pour les gardiens et agents d’exploitation
  • le forage et le système de pompage,
  • ainsi que le réseau d’irrigation.

Il bénéficie ainsi pendant cette période d’une formation lui permettant de pouvoir manipuler correctement ces équipements et en tirer le maximum d’utilité.

Si toutefois, il le désire, il peut continuer à bénéficier de cet accompagnement après la période de remboursement, suivant des conditions établies d’un commun accord. Le projet va continuer à mettre à sa disposition ses tracteurs, moyennant le paiement des charges correspondantes.

C’est la raison pour laquelle, nous sollicitons l’appui des bonnes volontés à ce projet pour l’apport du financement nécessaire que nous avons estimé à environ 666 Millions de francs CFA ou 1 015 000 € et dont nous prévoyons le remboursement au bout de 4 ans environ.

Un appui en nature par la mise à disposition du matériel serait également bienvenu.

En effet, nous constatons que, sur une surface cultivable de 2 hectares, avec un produit comme l’oignon (dont le prix peut évoluer entre 175 FCFA et 400 FCFA au Sénégal), il est possible d’obtenir une récolte de  48 tonnes, sur un cycle de 150 jours, avec un rendement moyen de  24 tonnes à l’hectare, étant entendue que, selon le CDH (Centre pour le Développement de l’Horticulture), ce rendement se situe entre 20 et 30 Tonnes à l’hectare.  Si l’on complète l’année avec un deuxième cycle de 180 jours, on peut obtenir 34 Tonnes avec un produit différent, comme par exemple le poivron, dont le rendement se situe entre 10 et 30 Tonnes à l’hectare, soit avec une valeur moyenne que nous choisissons à 17 Tonnes à l’hectare.

A raison de 260 FCFA le kilogramme pour l’oignon, on obtient un montant annuel de  12 480 000 francs CFA, tandis qu’avec le poivron, à un prix moyen de 375 FCFA le kg, on peut obtenir 12 750 000 francs CFA, étant entendu qu’avec ce dernier, le prix peut varier entre 350 et 400 FCFA, et monter jusqu’à 1500 FCFA ou 3000 FCFA le kg, suivant la période de culture, compte tenu d’une planification adaptée.

Le tout peut faire ainsi un chiffre de 25 230 000 FCFA par an, par champ de culture de 2 hectares.

Un tel montant permet, après défalcation des dépenses, un solde bénéficiaire de 6 234 940 FCFA par exploitation qu’on peut consacrer au remboursement du prêt annuel.

Ceci n’empêche pas que le paysan puisse s’aménager pour faire sa culture d’arachide et de mil en période d’hivernage pour son autosuffisance alimentaire, eu égard à son mode de vie.

Avec une trentaine d’exploitations, on obtient   187 048 200 FCFA.

Ainsi, avec 30 adhérents, un remboursement de 187 Millions par an devrait être possible pour permettre le remboursement des 666 Millions en moins de 4 ans.

C’est ainsi que dans un premier temps, notre cible concerne les paysans disposant d’une surface cultivable d’environ 2 hectares ou plus, le projet devant démarrer avec un nombre minimal de 30 participants. Une fois ces 30 adhérents satisfaits, le projet se poursuit avec d’autres.

Il reste entendu que ce projet a un effet générateur d’emplois, car il inclut dans ses dépenses :

  • la rémunération :
    • d’au moins  2 agents pour la surveillance des cultures avec un salaire moyen de 50 000 FCFA par mois.
    • de la main d’œuvre saisonnière pour la récolte
    • de 2 gardiens pour la sécurité avec un salaire moyen de 75 000 FCFA par mois.
  • La rémunération du paysan concerné avec un salaire moyen annuel d’au moins 1000 000 FCFA.
  • La rémunération de notre staff.

Il est évident que de tels revenus sont aptes à permettre un niveau de vie acceptable en milieu rural sénégalais actuellement, sans compter les avantages liés aux possibilités d’obtenir des produits agricoles sans beaucoup de frais. Par ailleurs, l’intéressé a la possibilité d’inclure également, dans son périmètre, de l’élevage de volaille et de bétail, et même d’y habiter pour être plus proche de son exploitation.

Ainsi, le paysan peut avoir un gain d’au moins 1 000 000 FCFA annuellement avant la fin de la période de remboursement de 4 ans (ce qu’il obtiendrait difficilement en tant que marchand ambulant à Dakar), et devenir ensuite propriétaire des équipements comme annoncé plus haut,  avec un gain de plus de 3 000 000 FCFA par an, ce qui lui permettrait de ne plus envier les salariés des zones urbaines et d’améliorer la rémunération de ses employés. Dans une telle situation, rien ne devrait le pousser à délaisser une telle filière, et à s’attacher à sa terre.

Vraisemblablement, il est ainsi possible avec un tel projet, que le paysan sénégalais opte réellement pour l’agriculture et contribue à freiner lui-même l’exode rural, ainsi que les voyages océaniques périlleux vers l’Europe.

Nous sommes convaincus qu’un tel projet, qui se fait sur initiative privée, est suffisamment apte à élever le niveau de vie des populations de notre pays, car permettant l’enrichissement des couches les plus démunies, sans nécessiter un endettement excessif et continuel de l’Etat.

 

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