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A propos de la Centrale électrique au charbon de Bargny Siendou

Voilà une centrale électrique dont le projet date des années 80.

En particulier, en 1986, des investigations avaient permis de définir ses conditions d’existence.

Eu égard au déficit de production de la Senelec à l’époque, une centrale à charbon d’une puissance de plus de 100 ou 200 mégawatts devait constituer une solution satisfaisante pour permettre à cette société de souffler un peu, et de mieux s’occuper de l’entretien de ses moyens de production, sans préjudice à une qualité de service correcte.

Cependant, il fallait prendre en compte le fait que, le combustible bon marché devait être disponible à partir d’un pays ami, et qu’il fallait pouvoir le mettre à disposition par le biais d’un port adapté. Si la première condition pouvait être remplie, la seconde exigeait la construction de ce port. Or, un tel port pour ce seul projet, vu son coût, pouvait de manière évidente compromettre la rentabilité économique d’une telle centrale.

Alors l’idée géniale de combiner cette centrale à la concrétisation de l’exploitation des mines de fer du Sénégal Orientale a surgi. Cette exploitation gérée à l’époque par Miferso (Mines de Fer du Sénégal Oriental), devait constituer le second volet qui prévoyait le transport de ce minerai par le biais d’un chemin de fer à grand écartement pour son exportation par ce port de Bargny.

Dès lors, si les preneurs de ce fer donnaient leur accord, le tour était joué et le projet global pouvait être rentable, et ensuite réalisé. Les japonais qui semblaient très intéressés par ce fer, trouvaient que son exploitation pourrait être rentable, à condition qu’ils ne soient pas les seuls à l’acheter, compte tenu de l’éloignement de leur lieu de consommation, à savoir leur pays. Il convenait alors que des européens, plus proches du Sénégal, participent à ce projet pour l’assurance de sa rentabilité.

Mais hélas, ce montage n’a pu voir le jour à cette époque.

Bien entendu, ce projet ne devait pas s’arrêter à vendre uniquement le minerai, comme on s’amuse à le reprocher aux pays africains. Il convenait également d’y inclure, la construction d’une usine de sidérurgie dont le site aurait pu être dans la région de Tambacounda (pour impulser le développement de cette localité), comme à Bargny-Sienndou qui pourrait ainsi devenir une nouvelle zone industrielle.

Si maintenant, avec Arcelor Mital, un tel montage pouvait voir le jour, cela ne pouvait qu’être très bénéfique pour le Sénégal.

Il convient donc de remarquer, que ce montage doit être poursuivi, car il peut faire décrocher au Sénégal son passeport pour un vrai pas en avant, vers un développement probant. Un tel projet doit être réalisé pour son entière rentabilité.

En effet, dans ce projet, on peut espérer de vrais emplois ainsi qu’une vraie augmentation du PIB, avec :

  • La mine qui va sortir de la terre de nouvelles richesses
  • L’usine de sidérurgie dans laquelle, on devrait produire des matériaux que l’on ne devrait plus importer comme la tôle métallique, le fer rond de qualité pour la construction de bâtiment, etc.… . Une telle usine pourrait nous mener vers la fabrication de petit outillage comme :
    • Les pelles, brouettes, piques, pinces, tournevis, marteaux , couteaux, coupe-coupe, haches, fûts, carcasses de moteur, pompes, etc..
    • Les machines agricoles, semoirs, faucheuses, bêcheuses, etc..
    • Des accessoires pour véhicules, comme les jantes, pare-chocs, et pourquoi pas les toitures, portières, malles, ainsi que les wagons ou caisse de camion, etc..

On serait alors bien en droit de penser à fabriquer des wagons de chemin de fer, ainsi que des rails.

  • La nouvelle voie de chemin de fer de Kédougou à Tambacounda, et jusqu’à Dakar, ce qui devrait permettre au trafic ferroviaire de renaître et de transporter non seulement ce fer, mais également le marbre de cette région.
  • Le port qui pourrait accueillir d’autres cargos
  • La centrale qui devrait être le début d’un nouveau pôle de développement énergétique dans la zone de Bargny, pour mettre fin, en principe, aux délestages.

Une centrale au charbon est certes polluante, eu égard à la libération de CO2 (gaz carbonique) et autres substances polluantes telles que le soufre. Mais il convient de noter qu’avec le site de Siendou, les vents soufflent généralement vers la mer. Devrait-on s’attendre alors, à la longue, à un risque d’acidification de la mer.  Il convient donc d’apprécier les quantités libérables, et de prendre des mesures dans le choix de la qualité du charbon.

Toujours est-il que le charbon reste encore, à priori, le combustible le plus utilisé dans le monde, par suite de son coût faible, et qu’il constitue une bouée de sauvetage pour les pays en développement, face aux remous du pétrole, en attendant de forger un capital consistant en énergie renouvelable (solaire, éolienne, et biomasse).  Bien entendu, ce capital en énergie renouvelable doit constituer une priorité.

Ainsi, de telles infrastructures devraient certainement impulser une certaine autosuffisance devant mener à une réelle baisse des importations et par conséquent, à une amélioration de la balance des paiements, d’autant plus qu’avec un tel montage, le Sénégal ne devrait pas avoir de souci pour sa budgétisation. Ceci pourrait donc donner lieu à une vraie croissance.